Martin Gaudreault, c’est un marcheur d’horizon.
Un homme du Nord, façonné par les vents du lac et les silences du fjord.
Il avance tranquillement, avec cette lenteur des sages qui savent que rien ne sert de courir quand la lumière, elle, se pose d’abord sur les êtres patients.
C’est un sociographe boréal — un terme qui lui va comme un manteau de laine en plein mois de février.
Il observe la vie non pas pour la disséquer, mais pour la comprendre. Il écoute les pas dans la neige, les rires qui survivent à l’hiver, les villages qui respirent encore malgré les départs.
Il sait que chaque photographie est un aveu : celui que le monde, parfois, nous laisse toucher un peu de son âme.
Martin capte ce qui reste quand tout s’enfuit : les traces, les plis de la mémoire, les gestes beaux sans le savoir.
Et quand il écrit, il n’écrit pas vraiment… il raconte comme on chuchote devant un feu de bois, en laissant monter une vérité simple : que l’humanité se tient dans les petites choses. Dans la main tendue. Dans la chaleur d’un regard. Dans le souvenir d’une cuisine où mijote la vie.
Il photographie pour retenir la lumière.
Il écrit pour retenir le temps.